Le candidat de l’APC (All Progressives Congress), le parti au pouvoir Bola Tinubu (70 ans), a remporté la présidentielle nigériane du 25 février au premier tour.
Pilier du régime du Muhammadu Buhari et ancien Gouverneur de l’Etat de Lagos (1999-2007), Tinubu est longtemps considéré comme un faiseur de roi. Il va enfin réaliser son rêve et succéder au président sortant qui ne s’est pas représenté après avoir brigué deux mandats.
La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a déclaré dans la nuit de mardi à mercredi, le candidat de l’APC vainqueur avec 37% des voix dans au moins deux tiers des 36 États de la Fédération. Selon la Commission électorale, le leader du parti « progressiste » a recueilli 8,8 millions de voix devançant son rival Atiku Abubakar du PDP crédité de 29% des suffrages soit 6,9 millions de voix et Peter Obi du Parti travailliste, 25% des votes soit 6,1 millions de voix, selon une compilation des suffrages État par État.
« Recoller les morceaux »
Aussitôt déclaré vainqueur, Tinubu a appelé ses rivaux à l’unité pour bâtir le plus peuple peuplé d’Afrique (216 millions d’habitants). « J‘appelle mes concurrents à faire équipe ensemble. C’est la seule nation que nous ayons. C’est un pays que nous devons construire ensemble, en recoller les morceaux brisés. Nous devons travailler dans l’unité », lance-t-il.
Le nouvel homme fort du Nigeria, a dû s’employer dans les derniers jours de campagne pour refaire son retard sur le candidat du parti travailliste Peter Obi, longtemps considéré comme le favori des sondages. Obi (61 ans), qui jouit d’une grande popularité auprès des jeunes, est même parvenu à battre sur des scores parfois serrés, le vainqueur de la présidentielle dans son fief à Lagos et dans la capitale administrative Abuja. Le troisième de cette élection présidentielle est aussi arrivé en tête dans l’Etat de Kano, deuxième ville la plus peuplée du pays.
Surnommé le « parrain » à cause de son influence politique auprès du président sortant et dans le choix de ses successeur à Lagos, ce comptable de profession, ancien cadre de la société pétrolière Mobil, avait déjà joué un rôle majeur lors de la première élection de Buhari en 2015 et sa réélection en 2019.
L’opposition exige un nouveau scrutin
Yoruba de confession musulmane, l’ancien sénateur devra faire face à d’immenses défis dans cet État de l’Afrique de l’Ouest qui deviendra en 2025 le troisième pays le plus peuplé au monde. Durant son mandat de quatre il aura la lourde mission de redresser l’économie de ce géant anglophone et lutter contre la pauvreté, le chômage et les violences récurrentes de groupes armés.
L’élection de Bola Tinubu est contestée par les deux principaux partis de l’opposition. Peter Obi et Atiku Abubakar rejettent les résultats et exigent un nouveau scrutin. Ils dénoncent les retards dans la mise en ligne des résultats au niveau de la Commission électorale qui aurait permis des fraudes massives.
De l’avis des observateurs de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest dirigé par l’ancien président sud-african Thabo Mbeki, le scrutin du 25 février 2023 s’est déroulé de manière « pacifique bien que des retards aient obligé certains électeurs à attendre le lendemain pour voter ».
CD/APA
