Ferkessédougou

Course aux jobs de vacances par les élèves en vue de préparer la rentrée scolaire à Ferké (feature)

Course aux jobs de vacances par les élèves en vue de préparer la rentrée scolaire à Ferké

Photo : AIP

Ferkessédougou, 21 août – Les élèves courent après les  jobs de vacances pour aider leurs parents à faire face aux dépenses de la rentrée scolaire 2017-2018, a constaté  l’AIP, auprès de quelques uns d’entre eux à Ferkessédougou (Nord, région du Tchologo).

Sanogo Moussa, 15 ans, élève au collège moderne de Ferké, est vendeur de crèmes glacées. A l’instar d’une vingtaine de vendeurs, il sillonne  les rues des quartiers et villages de la commune avec sa charrette pour vendre des crèmes, appelées communément « popito ».

« Je passe en classe de 5è. C’est depuis le mois de juillet que je vends du popito. Au départ, c’était pour lutter contre l’ennuie, mais vu que je gagne de l’argent, je préfère continuer jusqu’à la fin des vacances. L’argent que j’aurai économisé, servira à aider mes parents à faire face aux dépenses de la rentrée scolaire », a-t-il affirmé.

Ce sont plusieurs élèves qui ont décidé soit, volontairement, soit sur proposition des parents, de mener des activités lucratives pendant ces vacances afin de préparer la rentrée scolaire. Ainsi dans les gares routières, les vendeurs ambulants qui proposent aux voyageurs les petits articles  comme le kleenex, du chewing-gum, les pics dent ne sont pas des enfants déscolarisés.

Lamine est élève qui passe en CM2. Il habite au quartier Douane, mais ne sent pas les cinq kilomètres qu’il parcourt à pied avec ses camarades , pour se rendre à la gare routière, au quartier Dioulabougou, tant  ce commerce est rentable.

« Chaque vacance, je deviens vendeur. Je fais ce métier depuis que je suis au CE2. Avec l’argent que je gagne, ma mère achète mes fournitures. J’ai même le caprice de lui exiger le cartable que je veux », a-t-il souligné .

Même son de cloche pour Alidou, élève de quatrième et vulgarisateur au quartier Dioulabougou. Il est satisfait de ce qu’il gagne. « Je gagne en moyenne 1700  francs CFA par jour parfois plus, surtout par cette saison de pluie où les crevaisons de pneus sont régulières ».

Job de vacance influencé par le gain

Le choix du  job de vacances varie en fonction de  leurs savoir-faire mais reste  surtout influencé par le  gain. Les élèves s’exercent là où ils peuvent gagner plus d’argent pour mieux faire face aux dépenses de la rentrée.

« Pendant les vacances, nous ne manquons pas de manœuvres. Chaque année, ce sont une dizaine que j’employais, mais cette année beaucoup m’ont quitté pour aller travailler sur les chantiers de construction routière qui sont actuellement en cours dans la ville. Là-bas, ils gagnent jusqu’à 5000 francs CFA, la journée. Plusieurs ne se reposent pas et préfèrent prolonger le temps de travail pour gagner plus », a fait savoir, le maître maçon, Sidibé Dramane.

Des élèves exercent même des jobs surprenants comme la vente de barbecues ou « choukouya ». Cissé  Abdoul Nassir fera la classe de première A2, cette année et exerce cette activité  » au bord de la route au quartier Lanviara. « Les clients ne manquent pas. Les soirs, à partir de 16h30, je suis submergé de clients. C’est un  métier passionnant, les gens pensent même que c’est mon métier. Ils sont surpris d’apprendre que je suis élève. Ils font de grands yeux quand je leur parle anglais et espagnol pour le prouver », fait-il savoir  fièrement.

Il explique son job. « Je loue le four et j’achète un mouton ou des cabris dans des villages. Je les  fais abattre par des bouchers et je fais cuire la viande au four, mon grand frère m’aide beaucoup pendant l’année scolaire. Alors pendant les vacances, je fais ce travail pour le soutenir de mon côté ».

Les campagnes publicitaires des sociétés de téléphonie mobile sont également l’occasion pour des élèves filles comme garçons de se faire des économies. Hélène et Kpayergué François vendent des puces de téléphones portables pour le compte d’une société de téléphonie en pleine promotion. « Nous profitons de la promotion pour vendre assez de puces. Nous pouvons en vendre une trentaine par jour. Il suffit d’expliquer les avantages aux clients indécis », relève Kpayergué, élève qui passe en terminale.

Yeo Albert  fera la seconde. Il fait du moto taxi depuis le début des vacances. « Je transporte les marchandises des paysans des villages jusqu’au marché avec le tricycle. On juge le prix du voyage. S’ils sont d’accord alors, je leur offre mes services », affirme-t-il, en précisant que ce boulot temporaire lui permettra de se prendre en charge à cette rentrée scolaire qui s’annonce déjà avec les appels à l’inscription en ligne de la direction régionale via les antennes des  radios communautaires.

En attendant le 11 septembre, date de la rentrée scolaire, les vacanciers poursuivent leurs jobs pour se faire plus de gains.

ti/amak/fmo/AIP

Commentaires
Haut